Il est loin le temps où la seule vue de l’imposante masse de la Villa Lechi, à Montirone suscitait des sentiments de crainte et de dépendance chez les habitants du bourg, la sujétion de nombreux colons et celle de nombreux travailleurs agricoles par rapport aux comtes Emili, de la terre au nord du pays, qui s’étaient retranchés dans leur tour construite sur une petite colline artificielle en 1404 par Filippino degli Emili. Ces deux symboles du pouvoir féodal sont désormais en phase de désarmement et destinés à des usages plus pacifiques, l’un par rapport à l’autre sont séparés par le Naviglio une rivière, dont Berardo Maggi, évêque et seigneur de la vile, avait pour songe d’avoir un canal navigable jusqu’à l’Oglio, pour irriger les campagnes et à travers lequel faire flotter les bois. Raconté de cette manière, cela marque le début de l’alternance millénaire de Montirone, et cela induirait à croire que sur ces terres vivaient seulement les nobles féodaux; mais en réalité, ceux-ci vivaient en ville avec leurs familles, et à travers les colons et les massari (fermiers qui louaient des terres) s’occupaient des trois milles terres du territoire “avec bonne entraide”, affirme Giovanni da Lezze dans son Catastico bresciano (1609-1610). Mais pas meme les massari et les colons n’étaient en mesure, tout seuls, de faire fructifier ces terrains. Mais alors, qui pourrait le faire? Ici, on évoque enfin le “peuple” de Montirone; ceux qui travaillaient dans la campagne ; serfs ou paysans avant et puis quotidiennement, qui ont donné corps à la communité primitive; ces personnes pour lesquelles nous ne connaissons les noms, mais desquels nous conaissons les peines de la vie et celles de la mort. Peut-etre celles-là non plus. Nous pouvons seulement les imaginer. Au début du dix-huitième siècle, l’ évêque de Brescia concéda en fief à la famille des Lechi les terres au sud du Naviglio et, en une dizaine d’années, après avoir attribué à l’architecte Antonio Turbino les travaux, ils la transformèrent en la merveille qu’est actuellement le palais Lechi. La “Piccola storia di Montirone” soutient qu’entre la fin du XVIII et les débuts du XIX, ”à Montirone se sont déroulés deux évènements importants: en 1799 les Austro-Russes, en guerre contre les Français, ont pillé et saccagé la villa Lechi , où, dans la période qui suivit, en 1805 l’Empereur et Roi d’Italie Napoléon Bonaparte fut l’hote de ses généraux et comtes Giuseppe, Teodoro et Angelo Lechi”. L’unification de l’Italie et l’avènement du nouveau Royaume ne modifièrent pas les conditions économiques pour la majorité de la population: métayers, salariés, ouvriers journaliers; toutes ces personnes qui regardaient d’un air ennemi le patron ou le métayer pour gagner la lutte de la survivance personelle et pour leur propres familles . Cette situaton de conflit, pour le pain continua jusqu’aux conséquences de la lassitude de la classe salariée, qui qprès les années 60 s’etait stoppée également par rapport à l’avancée de l’industrialisation.